CHAZAL, Baron Pierre, F.-E.
Né à Farbes (FR), le 1 janvier 1808, décédé à Pau (FR), le 25 janvier 1892.
Lieutenant-Général de l'Infanterie.
Ministre d'État.
Adjudant-Général, Chef de la Maison Militaire du Roi Léopold II, 1875-1892.
Ministre de la Guerre, 1847-1850, 1859-1866.
Gouverneur Militaire de la Résidence Royale, 1850-1875.
Aide de Camp du Roi Léopold II, 1865-1892.
Aide de Camp du Roi Léopold I, 1846-1865.
Commandant de la 2ième Circonscription Militaire, 1874-1875.
Commandant de la 2ième Division Territoriale, 1870-1874.
Commandant de l'Armée d'Observation, 1870.
Commandant de la 4ième Division Territoriale, 1866-1870.
Commandant de la 2ième Division Territoriale et la 2ième Division d'Infanterie, 1851-1859.
Commandant de la 9ième Régiment de Ligne, 1837-1839.
Commandant de la Province de Liège, 1833-1837.
Commandant de l'Armée Belge, 1830-1833.
Grand Croix de l'Ordre de Léopold, Croix de Fer 1830, Croix Militaire, Croix Commémorative 1856.
Grand Croix de l'Ordre de Sainte-Anne avec Brilliants, de l'Ordre de l'Aigle Blanc et de l'Ordre d'Alexandre Newski de Russie, de l'Ordre de Léopold d'Autriche, de l'Ordre des SS. Maurice et Lazare de Sardaigne, de l'Ordre de la Tour et de l'Epée de Portugal, de l'Ordre du Sauveur de Grèce, de l'Ordre de la Guadeloupe du Mexique, de l'Ordre de la Légion d'Honneur de France, de l'Ordre de la Rose du Brésil, de l'Ordre des Guelfes de Hanovre, de l'Ordre du Midjidié de Turquie et de l'Ordre de la Couronne de Prusse.
CHAZAL, Pierre-Emmanuel-Félix, Baron, officier supérieur et homme d’état,
né à Tarbes (France) le 1er janvier 1808, décédé à Uzos-lez-Pau
(France) le 25 janvier 1892 ; il obtint la naturalisation belge le 9 juin
1844.
Son père, Jean-Pierre, avocat toulousain et conventionnel, vote la mort
de Louis XVI. Dans la suite, il prend le parti de Napoléon Ier qui
le nomme préfet des Hautes Pyrénées et le fait baron (1809). La restauration
lui confisque ses biens et force la famille à l’exil en Belgique (1816),
d’abord à Vilvorde, puis à Bruxelles. Chazal fait ses études à l’Athénée
de Bruxelles.
Il se marié à Liège, le 30 mai 1829, avec Anne-Thérèse-Elisabeth
Graff (Ensival, 1813-Uzos-lez-Pau, 1892), fille d’un marchand de draps. Ils
eurent quatre fils, tous officiers : Gustave-Félix-Charles (1832-1886),
Jules-Ernest (1834-1865), Adolphe-Charles (1836-1921) et Léon-Alexis-Maxime
(1841-1922). Les Chazal exploitent un magasin d’importations parisiennes avec
un associé, réfugié français, Ernest Grégoire, qui mettra fin à cette
collaboration en se rendant à Paris au moment de
Dès le début de la révolution belge, Chazal s’engage dans la garde
bourgeoise, future garde civique. Le 1er septembre, il fait partie de
l’escorte du prince d’Orange lors de son entrée à Bruxelles. Chazal est
malmené au moment de la retraire princière vers les palais ; Orange
croyait, en effet, que la population en voulait à sa personne. Le lendemain, en
compagnie de Decpétiaux, Chazal se rend à Liège demander du secours. Sous son
impulsion, une colonne de volontaires, conduite par Charles Rogier, part pour
Bruxelles. Il fera ensuite partie, comme membre permanent, de la « Réunion
Centrale », club patriotique organisé le 15 septembre. Les troupes
hollandaises menaçant Bruxelles, Chazal organise la défense des Sablons et de
Le 1er octobre 1830, Chazal est nommé manutentionnaire général
de l’armée et, treize jours plus tard, ordonnateur en chef. En effet, il
avait écrit au Gouvernement Provisoire qu’il trouvait son titre contenait
« une idée mercantile et judaïque ». Le même mois (le 24), il
devient intendant général, avec comme tâche l’organisation des services
administratifs. Les plaintes des volontaires, reproduites dans la presse,
accusent l’administration de les laisser manquer de tout ; Chazal part en
tournée d’inspection et constate, partout, désordre, indiscipline, manque de
vivres et de munitions. Il se rend à Anvers comme médiateur auprès du général
Chassé, commandant hollandais de la citadelle qui capitule le 5 novembre.
Revenu à Bruxelles, Chazal est accusé, par la presse, de malversations dans
les adjudications. Il répond, dans Le
Courrier du 24 janvier 1831, qu’au contraire, il a permis au Trésor de
faire de substantielles économies et que ce sont les marchands évincés, parce
que trop chers, qui l’accusent injustement. Le 31 janvier 1831, est organisée
la division administrative du département de la guerre, réunissant, sous les
ordres du commissaire général à la guerre, les attributions de l’intendant
général. Le 6 février, Chazal offre sa démission, qui est acceptée, puisque
le seul responsable est désormais le ministre, mais réclame de conserver,
jusqu’à sa parfaite liquidation, la responsabilité de son administration. Sa
comptabilité est agréé le 22 février. Entre temps, le 3 février, il avait
été nommé, avec effet rétroactif au 24 septembre 1830, lieutenant-colonel
honoraire des chasseurs liégeois, régiment issu de la régularisation des
volontaires de cette ville.
Lors de la campagne des Dix jours, Chazal rejoint ce régiment du côté
de Kaloo dévasté par les Hollandais, mais il n’a pas l’occasion de se
battre. Il rentre à Bruxelles, après l’incorporation de cette unité au 2e
Chasseurs à Pied. Le 29 octobre 1832, il est nommé colonel de cavalerie, avec
fonctions de vaguemestre, c’est-à-dire qu’il est chargé de la conduite des
équipages. Le 18 novembre suivant, il est adjoint au commandant de la province
de Liège qu’il remplacera le 5 février 1833. Le 31 décembre 1836, il est
incorporé aux cadres de l’armée d’active comme colonel d’infanterie et,
le 25 février suivant, désigné comme commandant du 9e de Ligne, en
garnison de Liège. Le 21 juillet 1842, il est promu général-major et chargé
du commandement de la 1er brigade de la 4e division
d’infanterie, à Mons. Le 9 juin 1844, il obtient la grande naturalisation. Le
5 mai 1846, il devient aide de camp de Léopold Ier et l’année
suivante (le 11 août), lieutenant-général, puis ministre de la guerre (le 12
août). Sa première tâche est de combattre une proposition de diminution de
budget et d’affectif de l’armée. C’est sous son ministère qu’éclate,
en France, la révolution de 1848 qui n’ eut qu’une seule séquelle en
Belgique, l’échauffourée de Risquons-Tout, réprimée par l’armée et que
sont établis les plans définitifs du camp de Beverlo. Il démissionna le 15
juillet 1850, au grand dam de Léopold Ier, ayant pris sur lui toute
la responsabilité des incidents suscités par la publication, avec autorisation
ministérielle, de la brochure du major Alvin sur l’inutilité de la garde
civique. Il est nommé gouverneur de la résidence royale (Chef de
Il avait été membre de l’Association Nationale pour assurer l’Indépendance,
créé le 23 mars 1831 et qui dura jusqu’en juillet de la même année, après
une vaine tentative de putsch, et membre de la commission consultative
permanente de l’infanterie.
Marie-Anne Paridaens – Biographie Nationale.