d'ANETHAN, Baron Jules-Joseph.

Né à Bruxelles, le 23 avril 1803, et y décédé, le 8 octobre 1888.

 

Ministre d'État.

Président du Sénat, 1884-1885.

Premier Ministre, 1870-1871.

Ministre des Affaires Étrangères, 1870-1871.

Ministre de la Guerre, 1846 a.i., 1871 a.i.

Ministre des Travaux Publics, 1870 a.i.

Ministre de la Justice, 1843-1847.

Membre de la Chambre des Représentants.

Secrétaire du Cabinet du Roi Léopold II, 1865-1866.

Secrétaire du Cabinet du Roi Léopold I, 1860-1865.

Adjoint du Cabinet du Roi Léopold I, 1831-1860.

 

Grand Croix de l'Ordre de Léopold.

Grand Croix de l'Ordre d'Albert l'Ours d'Anhalt, de l'Ordre de la Croix du Sud et de l'Ordre de la Rose du Brésil, de l'Ordre du Guelfes de Hanovre et de l'Ordre du Christ de Portugal, Grand Officier de l'Ordre de l'Élephant Blanc de Siam.

 

 

d’ANETHAN, Jules-Joseph, Baron, homme d’état, né à Bruxelles le 23 avril 1803, y décédé le 8 octobre 1888.

Appartenant à une famille luxembourgeoise, fils de Jules-Joseph-Dominique, président du corps équestre du Luxembourg et à l’époque hollandaise, et d’Apolline-Josephine Versyden de Varick, J.-J. d’Anethan termina ses études de droit à l’Université de Louvain en 1824 et entra, après un court passage au barreau de Bruxelles, dans la magistrature dès 1826 comme substitut près le tribunal de Courtrai ; ensuite il fut nommé successivement substitut, puis juge d’instruction à Termonde et à Anvers, procureur du Roi à Louvain, substitut du procureur général en 1832 et avocat général près la cour d’appel de Bruxelles en 1836. Le 16 avril 1843 il débuta dans la carrière politique comme ministre de la justice au sein du cabinet unioniste de J. Nothomb, jusqu’à la démission de celui-ci le 19 juin 1845. A partir de 1844 il représenta l’arrondissement de Louvain à la chambre des représentants. Du 19 juin au 30 juillet ministre ad interim de l’intérieur dans le même cabinet, et à partir de cette dernière date ministre de la justice dans le cabinet Sylvain van de Wayer ; il assuma aussi les fonctions de ministre de la guerre pendant le mois de mars 1846. A la démission du gouvernement van de Weyer le 31 mars 1846, le Baron d’Anethan entra en qualité de ministre de la justice dans le cabinet catholique de Theux de Meylandt, jusqu’au 12 juin 1847. A partit de 1849 il représenta l’arrondissement de Tielt comme sénateur, charge qu’il assumera jusqu’en 1888. En 1856 Léopold Ier lui conféra le titre de Ministre d’Etat.

A la suite des élections partielles du 14 juin 1870 et de la retraite du gouvernement Frère-Orban le 2 juillet suivant, d’Anethan constitua le gouvernement catholique qui eut à résoudre les nombreuses difficultés résultant de la guerre franco-allemande, du statut de neutralité de la Belgique , et de la constitution du royaume d’Italie, tâche dont le gouvernement, bénéficiant d’ailleurs d’une trêve des luttes politiques, s’acquitta avec tact et modération. Le chef du cabinet, titulaire du ministère des affaires étrangères, jouissait de la confiance de Léopold II. Mais deux de ses ministres, Cornesse et Jacobs, s’étaient compromis aux yeux du roi par leurs violentes campagnes anti-militaristes. Quand l’ancien ministre de Decker, qui avait été mêlé à l’affaire Langrand-Dumonceau, fut nommé gouverneur du Limbourg, nomination suivie de l’interpellation Bara du 22 novembre 1871 et de graves désordres à Bruxelles et en province, le souverain révoqua le gouvernement le 1er décembre suivant, et le remplaça par un cabinet de Theux. De 1880 à 1885, d’Anethan fut président du Sénat. Comme ministre et comme sénateur il s’est intéressé à la solution des multiples problèmes posés devant le parlement et devant l’opinion publique : l’enseignement, le temporel des cultes, la bienfaisance, les fondations pieuses, les cimetières, l’extension du corps électoral par l’abaissement du cens provincial et communal ; seule cependant cette dernière réforme put être menée à bonne fin. Toujours il a défendu sa politique et ses convictions avec fermeté et un désintéressement complet, mais aussi avec une grande indépendance d’esprit, allant même jusqu’à une désapprobation des opinions de l’épiscopat, notamment dans les questions de la sécularisation des cimetières et de la reconnaissance du gouvernement italien issu de la révolution de 1870 et de la conquête de Rome. Fort écouté dans les débats parlementaires souvent passionnés, il est aussi l’auteur de multiples articles, au style concis et convaincant, parus dans le Journal de Bruxelles. Mais sa sagesse est toujours restée pratique : le Baron d’Anethan était doué d’un sens aigu des possibilités. Unioniste sincère, formé à l’école de 1830, il a pourtant contribué largement à l’organisation du parti catholique, rendue nécessaire et inévitable à la suite de l’accentuation des revendications libérales, sous la conduite d’hommes nouveaux comme Frère-Orban, Bara et Janson. Il a partagé les idées de son époque : il était opposé à l’instruction populaire et au progrès social, mais partisan de la charité privée qu’il a pratiquée généreusement, tout au long d’une carrière toute de dévouement à la chose publique et d’amour pour son pays. Le titre de baron lui avait été conféré par lettres patentes du 15 février 1840.

 

A. Cosemans – Biographie National.

 

Bruxelles, Palais de la Nation.