de CEUNINCK, Baron Armand, L.-T.
Né à Malines, le 27 mai 1858, décédé à Bruxelles, le 12 avril 1935.
Lieutenant-Général de l'Artillerie.
Ministre de la Guerre, 1917-1918.
Commandant de la 4ième Division d'Armée, 1918-1920.
Commandant de la 6ième Division d'Armée, 1915-1917.
Commandant de la 18ième Brigade Mixte, 1914-1915.
Chef de Section de l'État-Major Général de l'Armée, 1912-1914.
Grand Croix de l'Ordre de Léopold avec Palme, Grand Officier de l'Ordre de la Couronne avec Palme, Croix de Guerre 1914-1918 avec Palmes, Médaille de l'Yser, Croix de Feu, Médaille Commémorative de la Campagne 1914-1918, Médaille de la Victoire, Croix Militaire de 1re Classe, Médaille Commémorative du Règne de Léopold II, Médaille Commémorative du Centenaire.
Grand Croix de l'Ordre de l'Aigle Blanc avec Glaives de Serbie, de l'Ordre Royal de Victoria de Grande-Bretagne, de l'Ordre du Soleil Levant de Japon et de l'Ordre de la Couronne d'Italie, Grand Officier de l'Ordre du Bain et de l'Ordre des SS. Michel et George de Grande-Bretagne, de l'Ordre de la Légion d'Honneur de France et de l'Ordre du Mérite Militaire d'Espagne, Commandeur de l'Ordre des SS. Maurice et Lazare d'Italie, de l'Ordre d'Orange-Nassau de Pays-Bas, de l'Ordre de l'Étoile de Roumanie et de l'Ordre du Wasa de Suède, Officier de l'Ordre Al Merite de Chile, Médaille pour Mérite Militaire en Argent Italie, Distinguished Service Medal États-Unis, Croix de Guerre 1914-1918 avec Palme France.
de CEUNINCK, Baron.
Il était à Malines, le 27 mai 1858. Entré à l’armée comme enfant
de troupe en 1871, il était brigadier d’artillerie en 1874, puis entrait à
l’Ecole Militaire (section artillerie et génie). Sous-lieutenant
d’artillerie en 1880, il était nommé adjoint d’état-major et, en 1893,
passait comme capitaine dans le cadre spécial d’état-major.
Il devait, dès lors, poursuivre une longue et brillante carrière.
Au moment de la déclaration de guerre, il était colonel d’état-major
et chef de section à l’état-major de l’armée. Il assuma, en cette qualité,
une tâche lourde et délicate, imposée par la mobilisation et la mise sur pied
de guerre de l’armée.
Nommé général-major le 6 septembre 1914, il fut placé à la tête de
la 18e brigade mixte (grenadiers), dont il prit le commandement le 9,
au moment même où elle se mettait en marche pour participer à la deuxième
sortie d’Anvers. Avec cette brigade, le général de Ceuninck prit une part
active aux opérations ; il s’y affirma chef énergique et conducteur
d’hommes résolu, notamment lors du combat de Wackerzeel.
Sa brigade vint ensuite occuper, pendant une quinzaine de jours, le
secteur : fort de Lierre, fort de Koningshoyckt, elle venait d’être
transférée dans le secteur : fort de Liezele, redoute de Puers, au moment
où commença l’attaque d’Anvers.
Quand l’épique retraite vers l’Yser est ordonnée, le général de
Ceuninck est chargé d’assurer, avec ses troupes, une mission de couverture
sur le flanc des divisions qui s’écoulent vers l’Ouest. Il livre ainsi à
Berlaere de vifs engagements, à l’issue desquels il continue de remplir sa
mission de protection, puis, suivant le mouvement général de l’armée, amène
sa brigade à Dixmude. Après un court repos, celle-ci est dirigée dans la région
de Lizerne, pour y organiser des positions défensives sur le canal d’Ypres à
l’Yser.
Pendant la bataille de l’Yser, les deux régiments de grenadiers et la
groupe d’artillerie de la brigade de Ceuninck sont engagés au plus fort des
actions meurtrières.
Après la victoire, le général de Ceuninck est chargé d’occuper le
secteur d’Oostkerke, où il a notamment sous ses ordres un demi-bataillon de
fusiliers marins français. Le 4 décembre 1914, il reprend le fameux secteur de
Dixmude à l’Admiral Ronarc’h. Le 5 janvier 1915, il est appelé par le Roi
à prendre le commandement de la 6e division d’armée. Toujours en
contact avec ses hommes, veillant personnellement à tout, c’est dans la tenue
verte de colonel d’état-major que les « jass » le voyaient
circuler dans les tranchées et dans les cantonnements.
Au début de mars, le général de Ceuninck reprend à la 4e
division d’armée le secteur Drie Grachten – Maison du Passeur, qui s’étendit
ensuite jusqu’à Steenstraet, où notre armée prenait liaison avec les
troupes françaises.
Le 22 avril, s’engage la deuxième bataille d’Ypres, caractérisée
par la première attaque aux gaz asphyxiants. Après les sanglants combats, le
président Poincaré et le général Joffre vinrent féliciter nos troupes et
remettre au général de Ceuninck le croix de Commandeur de
Promu lieutenant-général le 20 août 1915, le Roi lui confié, le 4 août
1917, le portefeuille de la guerre. Le général de Ceuninck ne quitte pas le
front et s’installe près de Furnes. Il voue tous ses efforts à doter l’armée
de tout le matériel et l’outillage nécessaires pour qu’elle puisse
combattre toujours dans les meilleures conditions et qu’au jour de
l’offensive, son élan et sa puissance soient irrésistibles. Ses préoccupations
allèrent aussi constamment au bien-être matériel et moral des officiers et
des soldats avec lesquels il avait combattu pendant trois ans.
Démissionnaire des ses fonctions ministérielles le 22 novembre 1918, en
même temps que tous les membres du gouvernement rentrés au pays, le général
de Ceuninck reçut le commandement de la 4e division d’armée,
chargée en ce moment de faire partie de notre armée d’occupation en
Allemagne.
Placé hors cadres, le roi Albert le faisait grand-cordon de l’Ordre de
Léopold en 1919.
Le Lieutenant-Général Baron de Ceuninck fit partie, en 1920, de
Major L. Tasnier – Le Courrier de l’Armée, 15 avril 1935.