JOLLY, Baron André, E.
Né à Bruxelles le 13 avril 1799 et y décédé le 3 décémbre 1883.
Lieutenant-Generaal du Génie.
Membre du Gouvernement Provisoire.
Commandant de la Province de Brabant, 1953-1864.
Commandant de la 2ième brigade de la 2ième division d'infanterie, 1845-1853.
Commandant de la Province d'Anvers, 1842-1845.
Directeur des Positions Fortifiées, 1831-1842.
Commandant du Quartier Général du Roi, 1831.
Aide de Camp du Régent, 1831.
Commisaire-Général de la Guerre au Gouvernement Provisoire, 1830-1831.
Grand Croix de l'Ordre de Léopold, Croix de Fer 1830.
Officier de l'Ordre de la Branche Ernestine de Saxe, Chevalier de la Légion d'Honneur de France.
Bruxelles, Palais de la Nation.
JOLLY, André-Edouard, Baron, lieutenant général, membre du
Gouvernement Provisoire, né à Bruxelles le 13 avril 1799 et décédé dans
cette même ville le 3 décembre 1883.
Après ses premières classes à l’Académie dirigée par W. Brown, à
Saint-Josse-ten-Noode, il acheva ses études au Lycée Impérial de Bruxelles.
Le 9 novembre 1815, il entra à l’Ecole d’Artillerie et du Génie de Delft
et en sortit trois ans plus tard sous-lieutenant. Il resta attaché à l’école
pendant un an en qualité d’assistant. Il tint successivement garnison à
Termonde, Bruxelles et Nimègue. Lors de son mariage en 1823, il quitta l’armée
et vint s’installer à Bruxelles où il s’adonna avec un certain succès aux
beaux-arts. En 1829 et au début de 1830, il exposa ses œuvres à Gand, Liège
et Bruxelles.
Dès les premiers troubles révolutionnaires de 1830, il fut nommé
officier à la 3e Section de
Le 27 septembre, tout en restant membre du Gouvernement Provisoire, il
est revêtu des fonctions de commissaire général de la guerre ; il
gardera celles-ci jusqu’au 31 octobre 1830, sauf deux jours pendant lesquels
il fut remplacé par le général Goethals. Il assuma la mission importante et
particulièrement difficile d’organiser l’armée nationale.
Promu colonel du génie le 1er février 1831, il fut nommé un
mois plus tard aide de camp du régent. Quand le 19 juillet, à l’arrivée de
Léopold Ier, le baron Surlet de Chokier se retira, Jolly fut muté au Palais
Royal. Le 6 août, il fut appelé au commandement du quartier général du Roi.
C’est en cette qualité qu’il suivit les opérations de la malheureuse
campagne des dix jours. Ayant donné sa démission, Jolly quitta momentanément
le service actif le 26 août 1831.
Civil, il se tourna à nouveau vers les beaux-arts. Il occupait depuis
1831 le poste de secrétaire de la commission chargée de prendre les mesures nécessaires
pour l’exécution du monument à élever Place des Martyrs. Il s’acquitta
consciencieusement de cette tâche. Dans un autre domaine, il participa avec dévouement,
d’abord comme membre, ensuite comme président, à la commission organisatrice
de l’exposition d’art qui s’ouvrit à Bruxelles en septembre 1833. Il y
exposa d’ailleurs deux de ses œuvres, dont l’une fut acquise par le
gouvernement et l’autre par le Musée de Bruxelles. En décembre 1833, il
devint membre artiste de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers.
Le 12 février 1834, un arrêté royal lui accorda sa réadmission dans
les cadres de l’armée. Après avoir exercé quelque temps les fonctions de
directeur de la 3e division des fortifications, il fut nommé le 29
novembre 1834 directeur du dépôt de
En 1837, il se présenta, pour le district de Malines, comme candidat à
Dès que l’échange des ratifications relatives au traité des XXIV
articles eut lieu à Londres le 8 juin 1839, Jolly fit partie de la commission
mixte de délimitation, d’abord en qualité de commissaire démarcateur, puis
dès le 8 juin 1843, comme président de cette commission. C’est à ce titre
qu’il signa, au nom de la délégation belge, la convention des limites entre
Ajoutons qu’il n’abandonna pas pour autant le pinceau, puisque, entre
1840 et 1843, il exposa des toiles à Amsterdam et à
Entre temps, il avait également été nommé général-major le 26
septembre 1842 et désigné pour prendre le commandement de la province
d’Anvers, fonctions qu’il occupera jusqu’au 18 juillet 1845, date à
laquelle il prit le commandement d’une brigade d’infanterie.
Le Roi, voulant le récompenser pour l’énorme travail fourni lors des
négociations pour la fixation des limites entre les Pays-Bas et
Le 16 avril 1847, il fut provisoirement adjoint à l’inspection générale
du génie et nommé directeur des fortifications de la 4e division
territoriale ; le 29 juillet suivante, il fut chargé, au même titre, de
la 2e division territoriale.
Vers cette époque ses activités artistiques diminuèrent, mais il
commença à s’intéresser à des spéculations financières. C’est ainsi
qu’il devint administrateur de plusieurs sociétés. Il rédigea, en 1850, un
mémoire en vue de l’exposition du système Duval-Pirou d’un chemin de fer
ayant pour caractéristiques un rail central et deux bandes de roulement en
bois, pierre ou macadam. La même année, il étudia un projet de pont à
construire sur le Rhin entre Cologne et Deutz. En 1851, nouveau un projet d’un
pont enjambant
Le 20 janvier 1853, déchargé de ses fonctions antérieures, il sera désigné
pour commander la province de Brabant, chargé qu’il assumera jusqu’au 20 décembre
1854, jour de sa promotion de lieutenant-général dans la section de réserve.
En 1858, il publiera
En 1860, il entreprit la restauration d’anciennes peintures murales qui
venaient d’être découvertes dans le chœur de l’église du Sablon à
Bruxelles.
Il fut pensionné comme lieutenant-général le 20 juin 1864. En 1866, il
fusionna l’étude qu’il avait faire d’un tunnel tubulaire pour le passage
des trains sous
A la mort de son épouse, décédée à Bruxelles en août 1869, Jolly se
confina dans une retraite profonde et refusa systématiquement toutes
invitations tant officielles que privées. Il eut le plaisir de voir ses deux
fils accéder également au généralat.
Ainsi disparut cet homme qui dédaigna la popularité et les rôles
tapageurs, se contentant d’être utile à la cause qu’il servait.
E.-A. Jacobs – Biographie Nationale.