LEMAN, Comte Gérard-Mathieu.
Né à Liège, le 8 janvier 1851, y décédé, le 17 octobre 1920.
Lieutenant-Général de l'Infanterie.
Commandant de la 3ième Division d'Armée, 1914.
Commandant de l'École Royale Militaire, 1905-1914.
Directeur des Études à l'École Royale Militaire, 1899-1905.
Grand Croix de l'Ordre de Léopold avec Palme, Grand Officier de l'Ordre de la Couronne, Croix de Guerre 1914-1918, Médaille de Liège, Médaille Commémorative de la Campagne 1914-1918, Médaille de la Victoire, Médaille Commémorative 1870-1871, Croix Militaire de 1re Classe, Médaille Commémorative du Règne de Léopold II.
Grand Croix de l'Ordre des SS. Michel et George de Grande-Bretagne et de l'Ordre de la Légion d'Honneur de France, Grand Officier de l'Ordre du Mérite Militaire d'Espagne, Commandeur de l'Ordre du Sauveur de Grèce, de l'Ordre du Double Dragon de Chine et de l'Ordre de l'Étoile de Roumanie, Croix de Guerre 1914-1918 France, Croix de Guerre 1914-1918 Italie.
LEMAN, Gérard-Mathieu-Joseph-Georges, Comte, lieutenant général, mathématicien,
né à Liège le 8 janvier 1851, décédé en cette ville le 17 octobre 1920.
Fils de Georges-Auguste Leman, officier d’artillerie, et de Marie Kips,
Leman, après de brillantes études à l’athénée de Bruxelles, entre premier
à l’Ecole Militaire en 1867 et en sort, toujours premier, comme lieutenant du
génie en 1872.
Distingué par Brialmont, il est désigné pour la direction du génie,
puis, en mai 1880, entre à l’Ecole Militaire comme répétiteur des cours de
construction, d’art militaire et de fortification. Dès lors et jusqu’en
1914, toute sa carrière a lieu à l’Ecole Militaire. Le 29 juin 1893, il est
nommé examinateur permanent pour les sciences mathématiques, le 26 décembre
1899, directeur des études et le 26 décembre 1905, commandant de l’école.
Sous son impulsion, l’étude des sciences mathématiques est fortement
poussée. Son œuvre scientifique de cette époque est importante. Il publie en
1887 ses Leçons de statique graphique, en
1895 son Cours de résistance des matériaux,
réédité en 1910 et 1926, en 1900 un ouvrage intitulé Note
sur la stabilité des routes circulaires, et en 1901 ses idées
Sur l’enseignement de l’analyse infinitésimale. Cette dernière
question avait en effet fait l’objet, de 1894 à 1899, d’une controverse
passionnée entre le général Tilly et le major Leman, à cette époque
respectivement commandant de l’école et examinateur permanent. Cette lutte se
termina par la victoire de Leman : le général Tilly fut éloigné du
commandement de l’école.
Le 26 juin 1912, Leman est nommé lieutenant général et le 20 février
1913, à titre personnel, membre du Conseil Supérieur de
La carrière du général Leman semblait terminée lorsque, le 31 janvier
1913, il est nommé commandant de la 3e division d’armée et de la
position fortifiée de Liège. Mis au courant par le gouvernement de la
situation internationale et des menaces qui pèsent sur
Dès le 4 août ont lieu les premières opérations de guerre, notamment
à Visé ; mais c’est durant la nuit du 5 au 6 août que les Allemands
tentent de s’emparer par surprise de la position de Liège. Le général von
Emmich, commandant de l’armée de
Cette résistance de Liège retarde le déploiement des deux armées de
droite des forces d’invasion. Les Allemands sont obligés d’amener une
puissante artillerie de siège et de réduire les forts l’un après l’autre.
Jusqu’au 14 août Leman parvient à communiquer avec une partie des
forts et avec l’armée de campagne. Le 15 août à 17 h. 20, après un
bombardement final ayant débuté le 14 août à 16 h. 15, un obus allemand de
Il est transféré en Allemagne, tout d’abord à la forteresse de
Magdebourg, puis, à partir du 7 avril 1915, à Blankenburg-im-Mark.
La santé du général Leman est chancelante et inspire les plus vives
inquiétudes à son entourage. Fin 1917, le roi Albert l’autorise à accepter
sa libération, le gouvernement allemand étant disposé à accorder celle-ci
sans conditions. Le 19 décembre 1917, le général Leman arrive à Bâle et le
1er février 1918 à Paris, où il est reçu avec les grands
honneurs. Il s’installé à proximité du Havre et sa santé s’améliore
quelque peu.
En novembre 1918, il rentre à Liège à côté du roi Albert à la tête
des troupes belges victorieuses. En reconnaissance nationale, une concession de
noblesse et le titre de comte lui sont octroyés le 15 novembre 1919.
Le général Leman, maintenu par le roi Albert en activité sans limite
d’âge, s’installe à Liège et se documente soigneusement pour établir son
Rapport au Roi sur la défense de Liège
en août 1914. Ce travail vient d’être achevé lorsqu’il meurt d’une
pneumonie, le 17 octobre 1920. Suivant sa volonté, ses funérailles furent
civiles. Le gouvernement décrète que des funérailles nationales seront célébrées
le 21 octobre 1920.
Le rôle du général Leman fut très grand dans la formation des
officiers belges ; il accrut la valeur scientifique de l’enseignement à
l’Ecole Militaire et stimula la résistance de l’armée belge à
l’envahisseur en août 1914.
Georges Hautecler – Biographie Nationale.