BOVESSE, François.

Né à Namur, le 10 juin 1890, y décédé le 1 février 1944.

 

Gouverneur de la Province de Namur, 1937-1944.

Ministre de la Justice, 1934-1935, 1936-1937.

Ministre de l'Instruction Publique, 1935-1936.

Ministre des P.T.T., 1931-1932.

Haut Commissaire de la Gouvernement Belge en France, 1940.

Substitut Auditeur Militaire, 1914-1918.

Membre de la Chambre des Représentants.

 

Grand Croix de l'Ordre de la Couronne et de l'Ordre de Léopold II, Officier de l'Ordre de Léopold, Chevalier de l'Ordre de Léopold à titre militaire avec Palme, Croix de Guerre 1914-1918 avec Palme, Médaille de l'Yser, Croix de Feu, Médaille Commémorative de la Campagne 1914-1918, Médaille de la Victoire, Médaille de la Victoire, Croix Civique de 1re Classe, Médaille Commémorative du Centenaire.

Grand Croix de l'Ordre du Nil d'Egypt et de l'Ordre Polonia Restituta de Pologne, Grand Officier de l'Ordre de la Légion d'Honneur de France.

 

 

François Bovesse est né à Namur le 10 juin 1890.

Très tôt sensibilisé à l'identité wallonne, il adhère à la Ligue wallonne de l'Arrondissement de Namur et devient secrétaire de la Jeune Garde de Wallonie (Namur).

Il obtient son diplôme en droit de l'ULg en 1914. A peine diplômé, il est mobilisé et combat à Liège, à Anvers et sur l'Yser. Rendu inapte au service actif suite à une blessure, il est versé à l'Auditorat militaire de Calais. Après la démobilisation, il s'inscrit comme avocat au Barreau de Namur.

Peu de temps après, il se présente aux élections législatives sur la liste libérale de l'arrondissement de Namur. Il sera élu député en 1921.

En 1923, il est à l'origine de l'organisation des fêtes de Wallonie, à Namur, et de la création du Comité des Fêtes de Wallonie.

De 1931-1933, il devient pour la première fois ministre en charge des PTT. Par la suite, il sera encore ministre de la Justice (1934), de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

Comme ministre de l'instruction publique, il crée le premier Centre d'orientation professionnelle de Belgique. Ardent défenseur de l'enseignement officiel, il propose un programme de constructions scolaires d'où émergent de nombreux centre d'enseignement officiel en Belgique. Il remanie en profondeur l'enseignement primaire, introduisant "les leçons de choses", les "classes-promenades", le sport à l'école, les "matinées classiques" au théâtre.

Très attachés aux idéaux de liberté et de justice, c'est un antifaciste convaincu. En tant que ministre de la justice, il fait notamment voter la loi contre les milices privées en 1934. Il va combattre inlassablement le mouvement fasciste Rex et Léon Degrelle. Prônant un accord militaire franco-belge, il se positionne contre la politique de neutralité de la Belgique et dénonçera les accords de Munich en 1938.

Le 15 avril 1937, il devient gouverneur de la Province de Namur.

En 1940, après l'invasion, il se replie en France avec son administration, conformément aux ordres ministériels. Il sera alors nommé haut-commissaire pour l'Hérault, et organisera les services à destination des réfugiés belges.

Rentré à Namur avec le dernier train des rapatriés, il se voit interdire la reprise de ses fonctions politiques par les autorités allemandes d'occupation. Se réinscrivant alors au Barreau de Namur, il reprend son métier d'avocat. Pendant cette période, il n'accepte de plaider que devant des juridictions légales et dénonçe les arrêtés pris illégalement par le pouvoir occupant. Son courage va lui coûter cher. Ainsi de noël 1941 à juillet 1942, il sera incarcéré pour outrages à l'armée d'occupation et durant l'année 43, il servira comme otage sur les trains allemands.

Malgrés les intimidations, il poursuivra ses activités dans la résistance, notamment comme rédacteur du journal clandestin La Belgique nouvelle. En 1943, il rédige, avec son chef de cabinet Robert Hicguet, plusieurs rapports sur la situation de la Belgique, destinés au gouvernement belge de Londres.

Le 1er février 1944, François Bovesse est assassiné par des rexistes. Malgré les menaces de représailles rexistes, dix mille personnes assistent à ses funérailles. Ses assassins seront condamnés à mort le 24 octobre 1945.